15 mai 2024

SkiP - « C'est bien plus que des rires. »

« SkiP » est une thérapie de groupe multidisciplinaire visant à améliorer les compétences sociales pour les enfants et adolescents du service de psychiatrie de Bâle-Campagne. Il s’adresse aux enfants âgés de huit à douze ans souffrant d’anxiété sociale, voire de comportements hostiles.

Simone Stöcklin occupe le poste de psychologue au service de psychiatrie pour enfants et adolescents de Bâle-Campagne, située à Binningen. Depuis 2007, elle dirige la thérapie de groupe SkiP. Nous lui avons posé des questions sur SkiP et la Fondation Theodora, et nous avons obtenu des réponses intéressantes..

Comment est née la collaboration avec la Fondation Théodora ?

L’idée d’intégrer des artistes dans une thérapie de groupe est venue d’une ancienne assistante en psychiatrie pédiatrique. En 2006, elle a mené une première session avec dr Klein, un docteur Rêves de la Fondation Théodora. À partir de 2007, j’ai pris la direction de la thérapie de groupe et ai développé la thérapie en collaboration avec deux artistes de la Fondation Théodora. Sur le plan psychothérapeutique, le programme est basé sur divers manuels de thérapie comportementale visant à améliorer les compétences sociales, complétés par des éléments thérapeutiques d’autres orientations. L’aspect « Cirque » a été rajouté et est développé en collaboration avec les artistes. De plus, il est régulièrement adapté.

Pourquoi l’intervention des artistes dans la thérapie de groupe est-elle si importante ?

Grâce à leur parcours artistique et à la formation professionnelle qu’ils ont suivie à la Fondation Théodora, les docteurs Rêves nous permettent d’avoir un contact avec les enfants complètement différent de celui qui est normalement possible dans le cadre d’une psychothérapie. Les artistes sont capables de faire abstraction des grosses difficultés qu’ont les enfants et de les considérer pour eux-mêmes, de mettre en valeur leurs points forts et de leur montrer que l’on peut rire de soi-même. 

Quel est le rôle des artistes dans le SkiP ?

Nous, psychothérapeutes, dirigeons conjointement la thérapie de groupe avec les artistes : nous prenons en charge la partie théorique pour améliorer les compétences sociales, tandis que les artistes prennent en charge la partie pratique et ludique avec les activités sur le cirque. Parfois, ils participent activement à l’enseignement en illustrant quelque chose aux enfants par le biais d’un jeu de rôle, par exemple jouer une dispute et demander ensuite aux enfants ce qu’ils pourraient faire différemment pour résoudre le conflit. Étant donné que nous travaillons ensemble depuis longtemps, une bonne collaboration est présente, ce qui nous permet de nous soutenir mutuellement dans les différentes tâches.

Simone Stöcklin et le dr Wolle pendant la thérapie de groupe SkiP.

Serait-il possible de réaliser le spectacle de cirque sans les artistes ?

Le cirque n’existe que grâce aux artistes de la Fondation Théodora et ne serait pas possible sans eux. Ils apportent les idées pour les numéros de cirque et les élaborent avec les enfants. Tout ce qui concerne le cirque vient exclusivement d’eux.

Les enfants ont-ils changé au cours du programme ? Comment la dynamique de groupe a-t-elle changé ?

La thérapie de groupe s’étend de mi-août à fin novembre, sur une durée totale de trois mois. Les enfants viennent de différentes régions du canton, ce qui signifie qu’ils ne se connaissent pas au début. Ils ont des parcours différents, des âges différents et des difficultés différentes. C’est pourquoi le groupe est souvent très hétérogène au début, mais il se rapproche de plus en plus au fil du temps. Les enfants doivent travailler ensemble en équipe pour créer un spectacle. Comme beaucoup d’entre eux sont souvent exclus dans leur vie quotidienne, cette cohésion devient une expérience positive.

Quelle autre valeur ajoutée les artistes apportent-ils ?

Ils peuvent aller à la rencontre des enfants avec beaucoup d’humour et surtout lorsqu’il est nécessaire. Ils sont chaleureux, sans préjugés et amusants, mais aussi honnête et fiables. Ils sont donc également un modèle important pour les enfants. C’est bien plus que des simples rires.

Comment percevez-vous la collaboration entre les enfants et les artistes ?

Les enfants ont en règle générale beaucoup de plaisir à travailler avec les artistes et sentent qu’ils sont pris au sérieux par ces derniers.

Comment ressentez-vous la collaboration entre les artistes et vous ?

Parfois, les enfants ont du mal à respecter les règles ou à travailler de manière constructive en raison de leurs problèmes. Dans ce cas, la collaboration entre les artistes et l’équipe de psychothérapeutes est très utile pour pouvoir y remédier. Nous travaillons depuis longtemps dans la même équipe. C’est très précieux, car nous sommes bien rodés et beaucoup de choses se passent sans problème. Il est important que nous travaillons bien ensemble afin de favoriser l’esprit d’équipe entre les enfants.

Comment décririez-vous en trois mots l’intervention des docteurs Rêves ?

Indispensable, chaleureux, formidable !

Nous remercions de tout cœur Simone Stöcklin pour ses réponses captivantes et cette belle collaboration !

La thérapie de groupe SkiP

En collaboration avec des artistes de la Fondation Théodora, des exercices ludiques seront enseignés pendant environ trois mois. L’objectif est de réduire le stress et d’apprendre aux enfants à mieux interpréter les interactions sociales. Des techniques sont également apprises pour réguler les émotions et résoudre les situations conflictuelles. Sous la supervision des artistes de Theodora, un spectacle de cirque est créé. Les enfants le présentent aux parents et à la famille à la fin de la thérapie de groupe.

Une autre facette des docteurs Rêves

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