100 ans de générosité

Comment avez-vous connu la Fondation Théodora ?
On a été 50 ans au château de Perroy et puis il y avait une petite fille à cette époque, Danielle Linder, qui avait le cancer. Elle était à l’hôpital et ça m’a tellement touchée. Avec la chimiothérapie, elle avait perdu tous ses cheveux, c’était une jolie gamine. Le père de cette fille était quelqu’un de coriace et ce fut la première fois que je l’ai vu pleurer lorsqu’il a su que sa fille avait un cancer. On a parlé de la Fondation Théodora et puis j’ai dit “ça c’est bien, je veux les aider, je vais faire quelque chose pour la Fondation Théodora”.

Comment avez-vous soutenu la Fondation Théodora ?
Quand j’ai fêté mes 100 ans, j’avais le droit à un fauteuil de la part du Conseil d’État vaudois. J’ai dit “non, je ne veux pas de cadeaux. J’ai déjà dit à tout le monde que j’ai invité à ma fête que je ne veux pas de cadeaux”. [Mme Dupuis a incité ses invités à plutôt donner à une bonne cause.] Le Conseil d’État a répondu “D’accord. Alors au lieu du fauteuil, on vous donne de l’argent” et j’ai dit “je ne veux pas l’argent, je le donne à une bonne œuvre”. Ils ont répondu que je pouvais leur donner tout de suite les adresses et qu’ils feront directement le transfère. C’est comme ça que ça s’est fait. J’ai donc donné l’argent à l’Armée du Salut et à la Fondation Théodora.

Pourquoi avoir voulu soutenir la Fondation Théodora ?
J’ai pensé à la Fondation Théodora pour ce don, car je me souvenais de la petite Danielle. Et puis, il y en a plein d’autres enfants et je me suis dit “il faut les aider”. Ce n’est pas de l’argent perdu, c’est pour une bonne œuvre, vraiment ce que vous faites, c’est bien ! Je suis très reconnaissante qu’il y ait des gens qui veulent faire quelque chose pour les autres, car il y en a tellement des gens qui ramassent rien que pour eux et qui ne pensent pas aux autres, alors que Théodora, elle pense à tout le monde. Moi, je suis très contente d’avoir pu soutenir la Fondation Théodora et c’est dommage qu’il n’y ait pas plus de fondations comme vous.

Quel regard portez-vous sur la Fondation Théodora ?
C’est très très bien ! C’est dommage qu’il n’y ait pas plus de gens comme vous, des gens qui ont l’esprit généreux.

D’où vous vient cette générosité ?
Je ne sais pas. Toute ma vie, j’ai toujours fait plaisir aux gens et je n’ai jamais pensé à moi. Je me dis “moi je n’en ai pas besoin et il y en a d’autres qui sont plus malheureux que moi et qui en ont plus besoin”. Je ris souvent. Pour moi, la vie c’est le sourire. J’aime partager. J’aime que les gens soient heureux autour de moi. Ça m’attriste quand je vois des gens malheureux.

Quelle est votre recette pour arriver à cet âge ? Votre secret de la longévité ?
Ma bonne humeur. Vous savez, il faut regarder la vie avec des yeux émerveillés. Il ne faut pas s’arrêter et regarder chaque obstacle. Il faut essayer de passer au-dessus. Comme mes copines me le disent toujours “tu es notre rayon de soleil, tu nous fais beaucoup de bien. Rien qu’en arrivant chez toi, on est de bonne humeur et on repart avec les batteries rechargées” (rires) et pourtant je ne fais rien. Elles se trouvent tout simplement bien avec moi. J’ai beaucoup d’énergie et d’énergie positive.

C’est quoi le bonheur selon vous ?
Tout dans la vie est le bonheur ! il faut juste regarder avec des yeux ouverts. J’aime bien que tous les gens puissent vivre une bonne vie et ça ne me fait rien de donner la moitié qui m’appartient pour que l’autre soit heureux.

Qu’est-ce qui vous rend heureuse ?
Tout, absolument tout ! En somme, il n’y a rien qui ne me rend pas heureuse. Il suffit juste de regarder les choses comme il faut.

Un conseil pour les futures générations ?
Il faut être correcte dans la vie, il faut faire le bien autour de soi.

Voulez-vous dire quelque chose aux enfants qui sont à l’hôpital ?
Il ne faut pas qu’ils perdent espoir. Il faut continuer de croire, car ça aide beaucoup dans la maladie. Ceux qui s’occupent d’eux sont vraiment gentils et il faut en être reconnaissant.