Des visites qui font la différence

Les artistes Théodora ne rendent pas seulement visite aux enfants à l’hôpital, mais aussi aux enfants dans les institutions spécialisées, dans le cadre du programme « Monsieur et Madame Rêves ». Au centre scolaire et de soutien Wenkenstrasse à Riehen, nous avons accompagné pendant une matinée Hüpf et U. Fröhlich qui y interviennent régulièrement. Nous les avons accompagnés durant une matinée et avons pu voir de près comment ils offrent à ces enfants de précieux moments de légèreté et de joie.

Amusement en classe : Jamal et U. Fröhlich s’amusent des blagues de Hüpf.

Il est 8h30. Les enfants sont assis dans les différentes classes et sont absorbés par leurs activités. Ce matin, quelque chose est différent : il y a deux messieurs qui ont pour curieuse habitude de rentrer dans les portes ou de se faire pousser en fauteuil roulant par des enfants. Les Messieurs Rêves Hüpf et U. Fröhlich de la Fondation Théodora se sont déplacés tout spécialement pour offrir aux enfants des moments de divertissement et de rire.

Quatre parties de lancers de chaussettes

Cinq enfants sont assis en demi-cercle et accueillent avec enthousiasme ces deux compères qu’ils connaissent bien. Les artistes s’adressent avec prévenance aux enfants, leur demandent comment ils vont et ce qu’ils sont en train de faire. Filip est en pleine fabrication d’un calendrier. Ce dernier est tout de suite scruté dans les moindres détails par Hüpf et sa grenouille « Guapo ». Pendant ce temps, U. Fröhlich joue avec Siria, bien tentée par une partie de « lancer de chaussettes ». Les chaussettes volent à travers la pièce. U. Fröhlich les lui rapporte pour qu’elle puisse les lancer à nouveau. Après quelques sketches, dans l’un desquels U. Fröhlich s’est subitement retrouvé ligoté à une chaise, les artistes prennent congé.

Nelio et Mija sont enthousiasmés par la valise musicale de Monsieur Hüpf.

Être un sorcier comme Harry Potter

Dans la classe suivante, un cri se fait entendre à peine le premier enfant salué. Tout juste arrivé dans la pièce, Hüpf s’est retourné et a constaté, avec « stupeur », qu’un photographe était entré derrière lui. Hilarité générale et bonheur de voir l’insouciance gagner d’emblée l’assistance. Parmi les enfants, certains semblent être des magiciens et magiciennes accomplis. Voilà un mouchoir qui réapparaît dans un ukulélé et on pratique des tours à l’aide de chapeaux et de baguettes magiques. Parfois, les enfants font la démonstration de leurs pouvoirs en plongeant les artistes dans le sommeil. Les Messieurs Rêves encouragent sans cesse « leurs disciples » : « Tu es un grand sorcier, tu as assuré aujourd’hui ! ». C’est magique, comme dans Harry Potter.

Même ambiance dans la classe suivante, qui requiert pourtant un tact tout particulier. En effet, elle accueille des enfants qui sont notamment atteints d’autisme et il n’est pas facile de deviner ce qui leur ferait du bien sur le moment. Ici aussi, les tours de magie et un jeu avec des chapeaux paraissent toutefois faire merveille. U. Fröhlich et Hüpf mettent beaucoup d’énergie à s’envoyer leurs chapeaux. Les enfants essaient de les attraper en plein vol et rigolent des pitreries et des maladresses de deux compères. U. Fröhlich a amené un petit compagnon unique en son genre : un petit singe en plastique avec une balle dans la bouche. Les enfants aiment bien se le passer. La balle jaillit soudain de sa bouche et fait tomber le doigt de U. Fröhlich, ce qui déclenche un beau chahut… qui se termine bien sûr en Happy end (on réussit finalement à revisser le doigt à sa place) ! Dans cette classe aussi, chaque enfant s’est énormément amusé, sans oublier l’enseignante qui a profité de ce précieux moment pour recharger ses batteries.

Amaru et U. Fröhlich échangent à leur façon.

Des ballons volants et une valise musicale

De tous âges, les enfants des classes suivantes sont atteints de handicaps très divers. Dans une pièce, sept écoliers et écolières et deux membres du corps enseignant attendent impatiemment la visite des Messieurs Rêves. Les enfants ont envie de se distraire et de se dépasser. Aucun problème pour nos deux artistes ! En un temps record, ils transforment des ballons en anneaux qu’ils utilisent en panier, au travers duquel les écoliers peuvent envoyer un long ballon. Les enfants enchantés et les enseignants se débrouillent très bien, au contraire de Monsieur Hüpf à qui le ballon échappe des mains ou parce qu’il vise toujours à côté. Pourtant les enfants ne cessent de l’encourager par de joyeux « allez, allez ! ».

Dans la classe d’après qui réunit le jardin d’enfants et la première primaire, U. Fröhlich et Hüpf vont à la rencontre de chaque enfant et lui demandent comment il se sent. Les enfants aiment la proximité et l’interaction, mais aussi la musique et la danse. Des mélodies entraînantes s’échappent soudain de la valise de Hüpf, mais s’arrêtent aussitôt qu’on la soulève. Cela intrigue particulièrement Nevio et Mija, qui se laissent entraîner par le jeu musical. Ils aident Monsieur Hüpf à mettre et à arrêter la musique, parlent à la valise, la tournent et la remettent à l’endroit, pendant que U.  Fröhlich est « assailli » par les trois autres enfants, qui semblent y prendre un malin plaisir. Les Messieurs Rêves sont ainsi des complices et des amis avec qui on peut simplement tout faire. L’imagination n’a pas de limite. Après un jeu avec une balle et une danse tous ensemble, il est temps de se séparer. Les artistes sont déjà sortis lorsque la porte se rouvre d’un coup sur la petite Mija qui se déhanche, à la grande surprise des Messieurs Rêves qui sont juste derrière la porte. Ces mises en situation sont particulièrement appréciées des enfants du centre scolaire et pédagogique Wenkenstrasse car elles leur donnent des superpouvoirs dont ils ignoraient l’existence.

C’est la fête pour les enfants et les artistes.

Ambiance disco ?

Le planning comprend l’avant-dernière classe. Il s’agit de six enfants. Bien qu’il leur soit difficile d’exprimer des émotions, ils manifestent à leur manière de la joie et de l’enthousiasme. Messieurs Hüpf et U. Fröhlich abordent ces enfants avec une délicatesse particulière. Ils sentent ce qui peut faire plaisir aux enfants. Ils font des bulles de savon, jouent à cacher les chapeaux et, pour couronner le tout, organisent une « boom » avec des lumières qui scintillent dans l’obscurité (les fauteuils roulants ne sont certainement pas un obstacle !). Les trois enseignantes amusées participent et se réjouissent avec les enfants de ce spectacle spontané. Dans la dernière classe, l’énergie jaillit de partout. Ici, les enfants sont particulièrement actifs et tentent même de tromper les deux Messieurs Rêves et de leur attribuer un vol, rien de moins. Le chapeau d’U. Fröhlich devient parfois un bureau des objets trouvés d’où l’on rappelle les objets prétendument volés. Parfois, les artistes sont chatouillés, ou se chatouillent entre eux, se transforment en singes (un garçon a imaginé King Kong) ou font un petit tour dans les couloirs de l’école avec ceux qui aiment s’enfuir, comme la petite Ayana.

La petite Ayana, qui aime bouger, se promène dans les couloirs avec M. Hüpf.

Les situations et les histoires sont inventées de concert. L’humour et le talent d’improvisation dont font preuve les artistes créent des moments si drôles qu’ils resteront sûrement à jamais graver dans les mémoires. Dans les établissements accueillant des enfants atteints d’un handicap, pouvoir rire a un effet plus que positif sur la santé. Nadia Alessio, directrice adjointe et pédagogue curative du centre scolaire de Wenkenstrasse, nous a confié : « Les enfants se réjouissent toujours beaucoup de voir ‘Monsieur et Madame Rêves’. Les artistes captivent immédiatement les enfants. Lors de la visite, les enfants rient énormément. Avec ‘Monsieur et Madame Rêves’, les enfants osent essayer de nouvelles choses et se montrer sous un tout autre jour ».

C’est l’heure de partir. Les enfants et les artistes quittent la pièce. Amaru sort avec son fauteuil roulant et pousse les deux Messieurs Rêves encore un long moment.

Au revoir, merci !